Cette faluche nous a été remise par le fils de son porteur, qui se prénommait Jean. Il nous partage quelques souvenirs de son père et de sa faluche : Elle était telle quelle, sans autre pin’s. S'il y en avait d'autres, ce dont je doute, ils ont sans doute été perdus au cours de déménagements.

En observant bien le circulaire, on peut en effet voir qu’il manque une étoile d’or à droite de la première, ainsi qu’un Glaive et Balance au centre, entre les étoiles et le Bacchus.

Elle appartenait à mon père, étudiant en droit à Amiens et d'origine bretonne, d'où l'écusson... Sa première année de faculté. était en 1939.

Le problème de cette partie du témoignage, c’est qu’il n’y avait à l’époque à Amiens qu’une école préparatoire aux études de Santé, qui a été détruite par un bombardement allemand en 1940. Le temps érodant les souvenirs, et son fils n’étant peut-être pas expert du parcours étudiant de son père, on lui pardonne facilement cette inexactitude. C’est peut-être à ce moment que Jean a quitté Amiens pour Paris.

Les études de mon père ont été interrompues à cause de la guerre. Il était résistant et a été déporté de 1943 à la Libération et, malgré ce passage particulièrement difficile, il s'est remis au travail rapidement. Il a repris à Paris en faculté de Droit, après la guerre et ensuite à Aix-en-Provence pour un doctorat en droit.

Jean a donc fait une Prépa Santé à Amiens, puis a étudié à le Droit à La Sorbonne et enfin a terminé ses études à Aix à Robert Schuman.

Jean a probablement rencontré ou connu des étudiants ayant manifesté sur les Champs-Elysées le 11 Novembre 1940, date funeste lors de laquelle prêt de 3000 lycéens et étudiants ont manifesté contre l’occupation allemande, manifestation qui a vu près de 200 d’entre eux blessés ou arrêtés par la Police et les forces d’occupation. Peut-être y-t-il lui même participé, même si c’est peu probable. La majorité de ces étudiants ont été déportés par la suite.

Il est difficile de savoir sans plus d’éléments si Jean a reçu sa faluche entre 1940 et 1943 ou en 1945 à son retour des camps. Puisqu’on ne voit pas de symbole de la Libération dessus, mon hypothèse est qu’il l’a eue avant 1943 et qu’il ne l’a pas mise à jour. Je suppose qu’il l’a eue à son arrivée à Paris pendant la guerre. Il reste toutefois possible qu’il l’ait eue en 1945 et que cet insigne fut perdu par le temps ou qu’il ne l’ait tout simplement pas mis.

Quelle que soit la vraie date, elle reste le digne parchemin qui s’enorgueillit des richesses de l’histoire de l’étudiant en Droit qu’était Jean.

94029115 1588427721311604 6948771032069046272 o 93683475 1588428027978240 8626637827733454848 n 93822355 1588428211311555 107957679476965376 n 93860352 1588428111311565 3531476334456864768 n 93968589 1588428311311545 1243879454418141184 n 93485279 1588428391311537 3130405824430604288 n 93435464 1588428524644857 1894699039941722112 n